aube

Ton cœur a pris racine en ses hivers défunts
Vois-tu encor la fleur qui s’offre à la rosée
Quand l’onde caressante essaime ses parfums
Légers de brume d’ambre ou de crachin boisé

Le clair de lune a lié sur la terre brûlée
Ses feuillages de givre où figent tes fêlures
Dans tes yeux pétrifiés, tes prunelles gelées
Semblent deux gouffres noirs où sourdent tes blessures

Le firmament transi égrène à l’infini
Tes songes épuisés et tes froides chimères
Tu es ces pas perdus que ton âme renie
Ô, dis-moi, pauvre fou, quelle aube est sans lumière

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