Dis-moi que tu connais les monts de l’Au-delà
Pour y échouer nos rêves à l’heure du trépas
Quand nos cœurs maladroits de tant d’incertitudes
Finissent leur errance au cœur de la Quiétude

Montre-moi le chemin menant à la vieille ville
Dont les jardins fertiles s’embrasent aux confluents
Des grands fleuves de vie où les premiers amants
Des aubes immaculées vécurent leur idylle

Les jours me rapprochent du dernier crépuscule
Ma joie et mon espoir légers comme une bulle
Montent vers ce ciel où l’ombre est la lumière
Où l’âme intemporelle se recueille en prières

L’amour renaîtra pour bercer d’autres hommes
Aussi libres que le vent dont les baisers fantômes
Ont caressé mes sens aux désirs infinis
Et changé mes chimères en douces symphonies

Ne sens-tu pas en moi la flamme qui s’éteint
Nuage de coton n’y a-t-il point d’étoiles
Pour éclairer mes pas aux portes du Jardin
L’immensité est là dans la paix sidérale

Que la nuit terrestre nourrie de noirs desseins
Laisse de mon passage un souffle qui rappelle
La brise du matin sifflant dans les ruelles
Emperlées de rosée, poussières du destin

Alors que je m’éveille à l’aurore inconnue
La voix harmonieuse de la muse aux pieds nus
Est un chant égérique aussi beau qu’angélique
Qui berce mes visions de musiques oniriques

À l’heure où le sommeil m’enrobe de frissons
Déjà je m’évapore en des bouffées d’ivresse
Et pour sceller l’adieu, courte respiration
Je pose sur tes lèvres un peu de joie céleste

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