Spécialiste de la communication écrite, le concepteur-rédacteur est à l’origine des formules chocs, slogans, signatures de marque et scripts qui assurent la promotion des entreprises et des institutions. Il doit savoir écrire des textes longs et courts et pouvoir proposer des concepts vendeurs. Le concepteur-rédacteur -on dit CR- accompagne aussi agences, entreprises et institutions dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies de communication.

En lançant Moklé en 2004, je me suis aperçu combien mon métier portait un nom « barbare » : concepteur-rédacteur. En Anglais, tout le monde peut comprendre qu’un copywriter rédige des textes. Mais en Français, les choses se compliquent. Je me suis retrouvé devant des chefs d’entreprise qui me recevaient non pas pour évoquer leur communication mais pour satisfaire leur curiosité. J’ai fini par revoir ma carte de visite pour préciser mon domaine d’intervention : communication print et web.

En communication, les mots sont essentiels même si on privilégie l’image de plus en plus. Écrire juste, n’est pas qu’une question d’inspiration ni de grammaire. Le concepteur-rédacteur définit les messages, structure les argumentaires en fonction de cibles et d’objectifs, recherche des contenus pertinents, suggère les supports, trouve les mots justes et les accroches percutantes afin de dynamiser et rendre impactante une communication. La finalité est toujours de développer la notoriété de l’entreprise, renforcer son positionnement, lui faire gagner des parts de marché.
À l’heure du web 2.0 et de la mondialisation, la conception-rédaction est plus que jamais créatrice de sens. Elle peut permettre à toute structure de se dire, d’exprimer sa raison d’être, son savoir-faire et son savoir-être. Car qu’elle soit animée ou pas, l’image ne fait pas tout. De nombreuses structures que je rencontre reviennent aujourd’hui aux mots, aux contenus longs après des années de Marketing par l’image et l’écrit réduit à son strict minimum.

Concepteur rédacteur : original ou créatif ?

En agence de communication, le concepteur-rédacteur intervient en binôme avec un directeur artistique ou un web designer. Ils constituent tous deux un team créatif. S’ils sont bien rémunérés lorsqu’ils ont du talent, ils exercent dans un environnement stressant et travaillent sous la pression du temps, des clients et de leurs directeurs de création. D’où l’image très souvent utilisée des deux moitiés de citron que l’on presse… La résistance au stress est bien une norme incontournable hélas. En tant que concepteur indépendant, il m’arrive de travailler 480 h par mois en gardant le même rythme sur deux ou trois mois.

Le concepteur-rédacteur est un créatif. Il ne suffit pas d’être original ou loufoque ou les deux, de s’habiller en noir, de porter une barbe de trois jours et des cernes sous les yeux. L’originalité est toujours éphémère, c’est comme la mode. Je préfère définir la créativité comme la capacité de rendre simple un discours souvent complexe, de transformer des problématiques d’entreprises en solutions vendeuses.

Le concepteur-rédacteur ne peut pas se résumer qu’à la qualité de sa plume. Il lui faut aussi de bonnes notions en Marketing, psychologie, psychosociologie, sémiologie et techniques de vente. Sa curiosité d’esprit fait qu’il puise son inspiration dans différents univers. Sa capacité à enrichir son imaginaire l’aide à se renouveler. Il doit être métronome : savoir être dans l’air du temps, savoir retarder ou anticiper les tendances. Mais restons lucides, rien ne vaudra jamais le bon sens !

Quand le concepteur-rédacteur fait signe en ligne

J’ai commencé mon métier de concepteur-rédacteur en agence, en 1993. Il ne cesse d’évoluer depuis. J’interviens de plus en plus sur les textes longs et les contenus des nouveaux media. J’utilise aussi les nouvelles technologies pour développer autrement mon activité via le télétravail. Toute la magie du web est là malgré ses mauvais côtés et ses déviances. Le temps peut être suspendu et la distance effacée. Internet accroît la réactivité et réduit les coûts sans pour autant nuire à la créativité ni à la qualité !

Au-delà des clichés véhiculés depuis des générations par les publicitaires eux-mêmes, le métier de concepteur-rédacteur demande de l’humilité. De la rigueur, une réelle ouverture d’esprit aussi. Savoir se remettre en question permet de progresser plus vite. Rien n’est acquis, tout est toujours à faire, si possible mieux.

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