À l’heure de la mondialisation, de la flexibilité, des bureaux virtuels, de l’explosion de la mobilité, le télétravail a de la peine à s’imposer en France. Pourtant presque 50 % des salariés du secteur privé et 60 % du secteur public pourraient être concernés par l’alternance entre l’entreprise et le domicile.

La Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques (Dares) di Ministère du Travail avait déjà révélé, en 2003, que seuls 7 % des salariés français étaient des télétravailleurs contre 15 % dans les autres pays d’Europe. Cinq ans plus tard, le chiffre n’a guère évolué. Le télétravail ne concernerait que 5 % des professions libérales et 1 % de fonctionnaires.

Plusieurs raisons peuvent expliquer le non-développement du télétravail en France :

– la relation au travail traditionnelle voire tayloriste des chefs d’entreprise
– la peur de la nouveauté
– la confiance réciproque limitée entre employeurs et employés
– l’hostilité des chefs d’entreprises face au télétravail
– le coût de la restructuration de l’organisation interne du travail et de l’acquisition de nouvelles technologies
– la sécurité de l’information et des données confidentielles
– le manque d’information du personnel sur l’intérêt du télétravail

Blocages culturels, psychologiques et structurels nuisent au développement du télétravail

Les chefs d’entreprises ne sont pas seuls responsables de cette situation. Les salariés, eux-mêmes, expriment leurs craintes d’être mis à l’écart, de perdre leurs repères avec l’isolement et la disparition des relations collectives et de se faire exploiter en permanence. Comment, en outre, s’organiser pour que le temps de travail n’empiète pas sur la vie privée et inversement ?

Quand le télétravail accroît la productivité des entreprises

Toutes les conditions sont pourtant réunies pour que le télétravail, apparu dans les années 1980 avec le déploiement du Minitel, se développe partout en France. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la flexibilité et la mobilité en plein boom, sont autant d’atouts qui peuvent booster une politique économique intégrant pleinement le télétravail. Les dispositions légales prises par l’Europe ont même été reprises dans la législation française en 2005, ce qui apporte une garantie solide à toute entreprise et tout télétravailleur.

D’un côté, pour le salarié, il y a la possibilité d’une meilleure qualité de vie, loin du stress quotidien du bureau, des transports en commun et des heures interminables au bureau. De l’autre, pour l’entreprise, il y a l’opportunité d’une productivité accrue grâce à la rationalisation des compétences, la réduction des coûts de location immobilière et de management.

Face à un marché mondialisé fortement concurrentiel, le télétravail peut permettre de prendre des décisions plus rapidement, d’apporter une satisfaction plus grande aux clients grâce à la mise à disposition des meilleures compétences. Les entreprises américaines l’ont d’ailleurs compris depuis longtemps : le télétravail est un atout ! Les études montrent, en effet, qu’il accroît leur productivité de 10 % à 30 %.

La révolution du travail n’a pas eu lieu en France, le télétravail demeure une utopie tout comme elle l’était à ses débuts ! On évoquait alors le repeuplement des campagnes, la fin des cités-dortoirs, des quartiers défavorisés, des villes surpeuplées. Même si Eric Besson présente en juillet son plan de relance du numérique et du télétravail, même si les sénateurs se mobilisent contre la désertification des campagnes, il n’en demeure pas moins que c’est bien la mentalité française qui doit faire sa révolution !

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4 Commentaires

  1. « c’est bien la mentalité française qui doit faire sa révolution »

    je suis tout à fait d’accord, les français sont peut etre réfractaires au changement, pourtant hormis le matériel informatique, qui ne cesse d’évoluer, il en existe beaucoup d’autres comme le dictaphone, le scanner stylo etc qui permettent un travail complet, peut etre les entreprises elles même hésitent elles a investir dans un matériel complet, y compris les logiciels, qu’elles doivent mettre à la disposition des télé-travailleurs, qui sait ?

    bon week end Jef, et amuses toi bien pour la fete de la musique lol

  2. Il y a surtout un nouveau mode de travail qui doit s’appuyer sur la confiance et la responsabilité réciproques entre employeurs et salariés. L’entreprise a tout à gagner visiblement à intégrer les nouvelles technologies : plus de réactivité, plus de compétitivité, plus d’économies, plus de productivité…

  3. Je crois aussi que cela permettrait une meilleure qualité de vie, mais le télétravail se développe quand même en Francê, on entend très peu parler mais n’est ce pas du fait de la comunivation aussi qui ne se fait pas.
    Par exemple les ANPE pourraient sugérer aux entreprises d’embaucher du personnel en télétravail, mais ce que je crains c’est le travail a la carte, quoiqu’on pourrait aussi avoir plussieurs employeurs.
    Ma soeur fait des piges pour la presse dans le Nord en même temps elle travaille pour le conseil municipal de Marq en Baroeuil mais il a des périodes vides, un des aspects négatif du télétravail en quelque sorte.
    bon WE Jef

  4. Certains disent que les 35 heures et les politiques gouvernementales ont tué dans l’oeuf le télétravail. Pourtant des entreprises comme IBM ne jurent plus que par les bureaux virtuels et cela marche ! Il est vrai qu’il y a des périodes creuses mais je crois que c’est notre relation au monde matériel qu’il nous faut revoir aussi. Il y a une évolution nécessaire pour trouver l’équilibre.
    Merci de ton passage Milla, j’étais en panne d’Internet… et c’est reparti !

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