Le ciel fuyait au loin tous les mauvais présages
Orphelin des saisons, rescapé des orages
Plus bas sur les maisons un amas de nuages
Passait sur le sommeil des ruines d’un village
Les rêves ensanglantés des hommes des tranchées
Navrées comme les corps inertes des soldats
Flottaient sur un drapeau très rouge et déchiré
Le crépuscule avait la mort à son chevet
La plainte des blessés qu’un obus déchira
Ne fut qu’un bref écho pour clamer la douleur
De ceux qui avaient cru gagner leur liberté
Dures sous l’émeri les notes d’un motet
Enfouirent dans un grand trou, la fosse des vaincus
Quelques centaines d’hommes et leur cause perdue

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