Je n’ai rien oublié pas même un souvenir
Les heures sont si lasses mais insensiblement
Tournent les aiguilles d’une montre en argent
Que le Temps semble long, j’ai sûrement dû vieillir
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Il y a eu
Il y a eu ces promesses, espaces chaotiques Que mes mains ont bercé si désespérément Il y a eu ces baisers distants et rachitiques Que nos lèvres emmêlées donnaient nonchalamment Il y a eu ces grands soirs où nous trompions nos sens Quand nous faisions mourir nos moindres insuffisances Quand nos corps en sueur s’arrêtaient…
Elle
Son rire a la chaleur D’un instant d’allégresse Sa voix a la douceur Des perles de rosée Ses yeux ont la couleur De la mer en été Et ses longs cheveux noirs Un monde, un univers
Quand chantent les lendemains
L’aube s’est rassasiée des longues sensations Qui gisent sur un lit entre deux oreillers Sur des mamelles nues qui accueillent un rayon De soleil matinal comme un vieil habitué J’ai enlevé le voile qui cachait la jouissance Mais tu l’as reposé sur ton cur, sur tes sens Pour que je sois un jour comme tous…
Il est tant de silences que je n’ai pas vécus…
Je ne suis pas venu chercher dans les décombres Les amours révolues prostrées dans la pénombre Les vérités fragiles que de frêles secondes Impriment sur nos vies austères et infécondes Faut-il glorifier l’éphémère insipide Dont la beauté factice camoufle le grand vide D’une âme qui languit d’avoir été meurtrie Alors qu’elle espérait s’ouvrir à l’infini…
Je t’écris de si loin…
Toi qui sevrais le monde et chambrais les matins Vois-tu venir le sombre essaimer ses noirceurs Dans les songes naissants des hommes sans destin Je t’écris de si loin, où frémissent les heures Lorsque l’ombre se fond dans les arbres qui bougent Tes larmes sont des fleurs qu’effeuille le malheur Tes yeux sont les reflets…
Saurez-vous les saisons
Saurez-vous les saisons Que l’ivresse flouait Lorsque la nuit sombrait Jusqu’à perdre raison Et si vos lunes noires Pouvaient dire mes deuils Que le silence effeuille Lorsque tombe le soir Je fuirais les chagrins Et leurs mornes prairies Pour les plaines fleuries De vos matins sereins