Quand le soir tombe noir
Sur l’île promontoire
Que la houle écume ses incessants fracas
Sur les canons fiers tenant le Barachois
Quand la ravane roule ses langueurs telluriques
Des complaintes s’élèvent au rythme du maloya
Et font danser les ombres sur des chants nostalgiques
Quand la clameur s’évanouit nos âmes en suspens
S’élèvent des abîmes pour retenir l’instant
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Combien
Combien d’un ténébreux voyage se noient, meurent ou s’écrasent Combien s’en sont allés chercher l’inexistant Et combien souvent ne sont point revenus
Vos yeux
Vous qui n’entendez plus les appels insistants Des passés disloqués, des temps sans remontoirs Vos rêves dissolus dans la brume et le vent Délivrent à l’écho d’insondables histoires Votre cœur est un puits où la source s’abreuve Et recherche en silence un ailleurs sans chimères Vous êtes le chemin qui déroute l’épreuve Et le vide…
Je vois l’aube en ton âme…
Je lis entre tes lignes Les maux que tu déposes Et tout porte la guigne Quand le sombre s’impose J’entends les grands silences Où tes rires se voilent Tu vis de rêves rances Quand tes peurs se dévoilent Je vois l’aube en ton âme Et je meurs en tes yeux Toi qui sais tous les…
Saurez-vous les saisons
Saurez-vous les saisons Que l’ivresse flouait Lorsque la nuit sombrait Jusqu’à perdre raison Et si vos lunes noires Pouvaient dire mes deuils Que le silence effeuille Lorsque tombe le soir Je fuirais les chagrins Et leurs mornes prairies Pour les plaines fleuries De vos matins sereins
Portrait
Sa bouche est un vrai pli sur un tout chiffonné Elle a des cheveux gris très sales et pas coiffés Sa robe est déchirée : bout de tissus graisseux Ornés de feuilles mortes cachant ce corps hideux Flasque et serti de crasse, brûlé et rebrûlé Elle est sans expression, elle a les traits tirés

Quelle aube est sans lumière
Ton cœur a pris racine en ses hivers défuntsVois-tu encor la fleur qui s’offre à la roséeQuand l’onde caressante essaime ses parfumsLégers de brume d’ambre ou de crachin boisé Le clair de lune a lié sur la terre brûléeSes feuillages de givre où figent tes fêluresDans tes yeux pétrifiés, tes prunelles geléesSemblent deux gouffres noirs…