Sa bouche est un vrai pli sur un tout chiffonné
Elle a des cheveux gris très sales et pas coiffés
Sa robe est déchirée : bout de tissus graisseux
Ornés de feuilles mortes cachant ce corps hideux
Flasque et serti de crasse, brûlé et rebrûlé
Elle est sans expression, elle a les traits tirés
Publications similaires
Le silence est le souffle
Qui de l’arbre ou du vent ensemence la terre Nourrit l’inspiration pour d’autres floraisons Qui de l’ombre ou du feu encense l’horizon Détoure l’infini de l’être en oraison Le silence est le souffle, il sublime l’instant Il balaie le néant sur un air entraînant Ébauche du chaos la portée harmonique Accordant à l’éveil sa plus…
L’ange maudit
Sa bouche est un vrai pli sur un tout chiffonné Ses yeux parfois se figent et semblent deux trous noirs Où coulent par moment les flots du désespoir Qui lavent la morve de son nez bourgeonné As-tu vu sur son corps les coulisses du temps S’ouvrir puis se fermer comme des alvéoles Pour répandre à…
À l’ami croyant
Michée avait prédit que la métamorphose Offrirait à la nuit une étoile dont l’éclat Guiderait les bergers sur les routes obscures Vers les terres bénies et même au-delà As-tu vu cette étoile qui naquit du néant Pour accueillir l’enfant qui portait innocent L’avenir des hommes comme on porte l’instant Si léger que le vent, si…
Il est tant de silences que je n’ai pas vécus…
Je ne suis pas venu chercher dans les décombres Les amours révolues prostrées dans la pénombre Les vérités fragiles que de frêles secondes Impriment sur nos vies austères et infécondes Faut-il glorifier l’éphémère insipide Dont la beauté factice camoufle le grand vide D’une âme qui languit d’avoir été meurtrie Alors qu’elle espérait s’ouvrir à l’infini…
La joie est en nous-mêmes
La vie a fait de nous des enfants sans chemin Des pèlerins du vent qui suivent les courants Que sommes-nous vraiment lorsque nos lendemains Ne sont que les remous de nos bonheurs mourants Quand le poids de nos jours et son glas monotone Ancrent profondément le deuil en l’existence Les songes ténébreux et le regard…
Lettre à la femme qui pleure
Ainsi le temps qui passe est une longue nuit L’insomnie exhume les amours faméliques Que ton cœur déchiré garde comme reliques La douleur te consume et suppure l’ennui Tu attends désœuvrée que l’oubli te guérisse De l’être qui n’est plus, que tes larmes chérissent En sanglots étouffés. Les souvenirs joyeux Reviennent par moment s’abreuver à…