Combien d’un ténébreux voyage se noient, meurent ou s’écrasent
Combien s’en sont allés chercher l’inexistant
Et combien souvent ne sont point revenus
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Quand tu dors
Quand tu dors contre moi ton corps en cuiller Enveloppe mon âme de délicieux mystères Ils révèlent à mes sens de nouveaux univers Que ton souffle suggère au fur et à mesure
Portrait
Sa bouche est un vrai pli sur un tout chiffonné Elle a des cheveux gris très sales et pas coiffés Sa robe est déchirée : bout de tissus graisseux Ornés de feuilles mortes cachant ce corps hideux Flasque et serti de crasse, brûlé et rebrûlé Elle est sans expression, elle a les traits tirés
Quand chantent les lendemains
L’aube s’est rassasiée des longues sensations Qui gisent sur un lit entre deux oreillers Sur des mamelles nues qui accueillent un rayon De soleil matinal comme un vieil habitué J’ai enlevé le voile qui cachait la jouissance Mais tu l’as reposé sur ton cur, sur tes sens Pour que je sois un jour comme tous…

Quelle aube est sans lumière
Ton cœur a pris racine en ses hivers défuntsVois-tu encor la fleur qui s’offre à la roséeQuand l’onde caressante essaime ses parfumsLégers de brume d’ambre ou de crachin boisé Le clair de lune a lié sur la terre brûléeSes feuillages de givre où figent tes fêluresDans tes yeux pétrifiés, tes prunelles geléesSemblent deux gouffres noirs…

Me diras-tu mon âme…
Je te cherche partout dans le vide et le plein Dans la grande lumière et l’opaque nuée Mais mon cœur aveuglé m’a laissé orphelin De l’éclat que l’aurore offre aux fleurs en buées Souvent l’errant se perd sans trouver l’évidence Au-delà des vécus dans son monde d’airain Il espère un chemin de paix et d’abondance…
Révolution
Le ciel fuyait au loin tous les mauvais présages Orphelin des saisons, rescapé des orages Plus bas sur les maisons un amas de nuages Passait sur le sommeil des ruines d’un village Les rêves ensanglantés des hommes des tranchées Navrées comme les corps inertes des soldats Flottaient sur un drapeau très rouge et déchiré Le…