Elle se sentait née pour souffrir le martyre
Ne voyait en la vie qu’éternelles douleurs
Quand penchée sur son lit où couchait son désir
De n’être qu’une étoile éteinte par malheur

Elle, je l’ai connue douce et mélancolique
Rivée à l’épave des blessures antiques
Sanglotant sur sort, elle en masquait les trames
Oubliant la beauté qu’avaient ses yeux de femme

Elle, je l’ai croisée sans qu’elle pût me voir
Dans les rues endormies où flottaient mes humeurs
C’était il y a longtemps quand je noyais les soirs
Dans les bars de l’horreur où je bradais mon cœur

Elle parvint pourtant blessant l’Hydre de Lerne
Pendant que je pissais sur un ciel en berne
À fuir l’absurdité d’un monde vraiment sot
Elle devint reine du temps à fleur de peau

Elle attendait je crois comme on attend la mort
Un rêve, une idée folle, un espoir, un temps fort
Éprouvée par l’amour, elle fuit tout ce mal
Comme une sirène esclave évadée du dédale

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Un commentaire

  1. C’est la poésie sur ce monde qui aura toujours le dernier mot….utopie rêvée ! je sais… mais il est si délicieux de s’en convaincre…
    Encore de l’intime murmuré qui perle là, de la douceur au plus près des mots sans l’ombre des prétextes puérils de l’écriture…ah ! passagère troublée par l’écho de ta poésie qui me parle toujours, Poète de l’âme !
    Christine

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