Je voudrais vous donner un rêve inachevé
Choyez-le, bercez-le, qu’il soit fluorescent
Quand je viendrai plus tard heurter mes insomnies
Sur les appels fuyants d’une mer indomptée
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Dialogue
– Perdu dans tes souvenirs ? – Je n’ai pas de passé. – Tu rêves à l’avenir ? – Il n’est pas encore né ! – A quoi penses-tu alors ? – Au vent dans tes cheveux…
Révolution
Le ciel fuyait au loin tous les mauvais présages Orphelin des saisons, rescapé des orages Plus bas sur les maisons un amas de nuages Passait sur le sommeil des ruines d’un village Les rêves ensanglantés des hommes des tranchées Navrées comme les corps inertes des soldats Flottaient sur un drapeau très rouge et déchiré Le…

Je t’écris de si loin…
Toi qui sevrais le monde et chambrais les matins Vois-tu venir le sombre essaimer ses noirceurs Dans les songes naissants des hommes sans destin Je t’écris de si loin, où frémissent les heures Lorsque l’ombre se fond dans les arbres qui bougent Tes larmes sont des fleurs qu’effeuille le malheur Tes yeux sont les reflets…
spleen bleu-noir
Je suis un cimetière livide comme le présent Je suis une croix de bois plantée dans l’avenir Un jeune vaisseau fantôme qui gicle sous les houles Du port d’où je viens il n’y a aucun secret Du port que je fuis je suis médiocrité Guidés par le néant des phares ou des étoiles Mes jours…
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La lune était ronde et nous avions trop bu…
L’ombre qui fuit
L’Homme dort encore dans ses draps insouciant Son sommeil est si lourd qu’il est presque arrogant Il achève son rêve en de lents ronflements Que la houle laboure en de sourds grondements Il sait faire, il est vrai, défaire tout autant Il s’invente une vie et se rit des décans Il prédit les saisons et…
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Tu es déjà toi-même un rêve très incarné
Que ferions-nous de l’ombre d’une ombre, même offerte
Essaie donc vite de trouver ton identité
Dans l’obscur labyrinthe dont Psyché s’est couverte
L’inachevé débouche sur l’ouvert, le feu
Pourquoi faut-il le terminer, beau ténébreux
Si tu es victime d’insomnies hallucinées
C’est le vilain mental qu’il convient de calmer
La mer de l’être est toujours reposante et douce
Les tempêtes du désordre ne sont que bulles
Ton désarroi n’est que de la pensée qui glousse
Ricanements mesquins qui sont tels des virgules
La clés des songes n’ouvre pas la porte d’éther
Qui fait tomber les murailles grises de poussière
Un bain de péché ne reproduit que l’erreur
De voir la caresse du temps comme un acteur