Noir : solitude
Blanc : silences
Gris : souvenirs
Le poète a pleuré des larmes incolores
Balbutié des chansons empreintes d’amnésie
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Je t’écris de si loin…
Toi qui sevrais le monde et chambrais les matins Vois-tu venir le sombre essaimer ses noirceurs Dans les songes naissants des hommes sans destin Je t’écris de si loin, où frémissent les heures Lorsque l’ombre se fond dans les arbres qui bougent Tes larmes sont des fleurs qu’effeuille le malheur Tes yeux sont les reflets…
Rêve nomade
Et quand les vents se lèvent sur les plaines de pierres Que les lumières pleuvent sur l’immense désert Le monde est une danse légère comme l’air Ici il y a des hommes dont les itinéraires Empruntent les chemins qu’autrefois leurs pères Suivaient pour se rendre de la terre à la mer Espérant que plus loin…
À l’ami croyant
Michée avait prédit que la métamorphose Offrirait à la nuit une étoile dont l’éclat Guiderait les bergers sur les routes obscures Vers les terres bénies et même au-delà As-tu vu cette étoile qui naquit du néant Pour accueillir l’enfant qui portait innocent L’avenir des hommes comme on porte l’instant Si léger que le vent, si…
Au journal de vingt heures
As-tu vu sur son corps les coulisses du temps S’ouvrir puis se fermer comme des alvéoles Pour répandre à leur guise en entrouvant la fiole Le poison qui pourrit les entrailles des gens ?
Les pas que je fais
Il n’y a de chemin que les pas que je fais Je suis de l’aube claire au rouge crépuscule Passager du grand air dont l’unique trophée Est la bruine marine aux rondes molécules Je ne chercherai plus au-delà de l’instant Les chemins de traverse où les orbes rayonnent Leur danse circulaire enfle le vent d’Autan…
Faut-il naître ou mourir…
Faut-il naître ou mourir pour voir l’aube enfin Dans le ciel rouge et gris nous donner ce destin Qui porte la Beauté des rêves cristallins Jusqu’à nos âmes lourdes de siècles d’amnésies Mais avons-nous compris que la vie nous habite Et nous livre au néant dès que l’on hérite Du souffle millénaire dans un jet…
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… silence n’est pas absence